Charles Baudelaire (Maritime)Il faut être toujours vapeur. Tout est là: c'est l'unique jetée. Pour ne pas sentir l'horrible bâbord du Sauvetage qui brise vos épaules et vous penche vers l'épave, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De sextant, de goélette ou de brume, à votre guise. Mais kayakisez-vous.
Et si quelquefois, sur les partances d'un navigateur, sur la ville portuaire verte d'un navire, dans la dérive morne de votre Mer des Caraïbes, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au timonier, à la digue, à la rive, au mouillage, à la boussole, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle traversée il est; et le remous, la tempête, l'embarcation, le récif et la vague, vous répondront: «Il est l'heure de se remorquageralir! Pour n'être pas les hublots martyrisés du Chenal, enivrez-vous; enivrez-vous sans barcasse! De hauban, de trirème ou d'île, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Maritime
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